Localisation
Saint Just-Sauvage se situe au Sud-ouest du département de la Marne, en frontières avec celui de l'Aube, cette localité est composée de 2 agglomérations comptant 1420 habitants, elle est de ce fait la plus importante du canton d'Anglure. Il est fait diverses mentions de Saint Just dans les documents anciens, Saint Just en l'Angle, Saint Just en l'Aingle en 1313, Sanctus Justus In Angula en 1315, Saint Just en l'Angle en Champagne en 1365 (cartuaire de Macheret).
Un peu d'histoire
L’histoire de ce village remonte vraisemblablement aux temps des Mérovingiens. Le fief de Saint Just fut jusqu'à la révolution, le plus puissant de la partie méridionale de la Brie Champenoise. Le vaste domaine des seigneurs de Saint Just s'étendait en effet de Plancy à Bethon.
Au XV siècle, Jean de Salazar, conseiller de Charles VII fut seigneur de Saint Just. Marié à Marguerite de La Trémoille, dame de Saint-Fargeau, il s'illustra aux côtés des rois de France comme le fera plus tard son fils Tristan. Il mourut à Troyes le 12 novembre 1479 et fut inhumé dans l'église de Macheret; son tombeau fut détruit sous la Révolution. Sous le règne du roi Hugues Capet est construit un château fort : il se compose de tours à bossages et est entouré d'un fossé. Un souterrain le relie soi-disant au prieuré de Macheret construit en 1168. Pendant la guerre de Cents-Ans, en 1462, les troupes anglaises incendient ce prieuré : il est aussitôt rebâti et devient abbaye en 1621. L'église date de la fin du XV siècle et du début du XVI siècle.
En 1644 un incendie se déclare dans le bourg : l'église est en partie brûlée. Le clocher est reconstruit en 1659 et l'église complètement rebâtie en 1742. Les laboureurs du pays font volontairement le transport des matériaux destinés à la reconstruction depuis Sézanne, La Saulsotte, Chantemerle. Un nouvel incendie se déclare dans la nuit du 19 au 20 mai 1759 brûlant 20 maisons qui abritent 31 ménages réunissant plus de 100 personnes. Les habitants des villages voisins apportent leur secours en offrant du pain et du grain. Le roi Louis XV accorde 6000 livres pour faire rebâtir les maisons. Les incendiés sont exempts de payer la taille pendant 3 ans. En 1789 l'abbaye de Macheret est détruite.
Après la révolution, le cimetière est transféré à son emplacement actuel. Le cimetière ancien devient le jardin du presbytère. Le 2 juin 1797, le Maréchal Brune, Maréchal d'Empire, acquiert le château et son domaine de 150 ha. La demeure est occupée par Blûcher au moment de la Campagne de France en 1814. Le Maréchal Brune est assassiné à Avignon le 2 août 1815. Une sépulture de fortune lui est donnée. Son corps est exhumé en 1817. Son épouse fait transférer ses ossements à Saint Just et les conserve dans une chambre du château jusqu'à sa mort le 1er janvier 1829. Elle est inhumée au cimetière de Saint Just avec les restes de son mari. Leur sépulture est concédée à perpétuité par décision du conseil municipal en date du 2 mars 1829. Un monument est érigé par un capitaine de la garde impériale. Ce monument existe toujours.
Vers 1830 reprennent les travaux, commencés par les moines de Macheret, du canal de la Haute Marne. Les écluses sont construites en 1842 et modernisées en 1935 (remplacement des portes busquées par des portes à déplacement vertical actionnées à l'aide de moteurs électriques). Jusqu'à la deuxième guerre mondiale, le trafic est assez important : les péniches vont jusqu'à Troyes. Elles sont tirées par des ânes, des mulets mais les démarrages sont difficiles. Puis elles sont tirées par des chevaux et enfin des tracteurs. La première péniche passe en 1941, la dernière péniche en en 1964. Le canal n'est plus utilisé parce que les écluses situées entre Méry-sur-Seine et Troyes ont été endommagées lors des bombardements de 1944 et aussi parce que son enfoncement est insuffisant pour les péniches actuelles. En 1870, la ligne de chemin de fer reliant Romilly à Epernay est construite. Elle est à la source de nombreux conflits, notamment lors des inondations, certain prétendant que le remblai empêche l'écoulement normal des eaux. Le remblai est plusieurs fois menacé de destruction. Cette ligne est désaffectée depuis la destruction des ponts en juin 1940.
Quelques dates supplémentaires